La valise

Les 3ème3 : 5ème au concours national de la résistance et de la déportation


1940, Entrer en résistance,comprendre, refuser, résister était le thème proposé au Concours National de la Résistance et de la Déportation cette année.

La classe de 3e3 a décidé de participer dans la catégorie «œuvre collective».

Le but était donc deconstruire une œuvre qui répondrait à la question soulevée par le thème, à savoir: qui étaient lespremiers résistants, comment et pourquoi se sont-ils engagés?

Etape 1 : Comprendre le contexte historique.

Le contexte sanitaire ne nous permettant pas de nous rendre dans les musées cette année, nous avons répondu, avec enthousiasme, à la proposition faite par les organisateurs du Concours dans notre Académie, d’assister à la projection du film De Gaulle au cinéma du Palais à Créteil. Ce film De Gaulle permet aux élèves d’aborder le thème du concours. Le visionnage a d’abord permis aux élèves de commencer à appréhender le contexte et à comprendre le tournant qu’ont constitué les mois de mai et juin 1940.

De retour en classe, nous décidons d’effectuer des recherches sur l’engagement de de Gaulle mais aussi sur d’autres résistants de la première heure, pour essayer de comprendre les raisons de leurs choix de résister.

 

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Nous faisons des recherches à partir du site « Musée de la Résistance en ligne », des fiches biographiques du « Musée de l’ordre de la libération » et nous fournissons aux élèves des extraits d’essais historiques sur les débuts de la Résistance.

Nous établissons une liste de personnalités qui retiennent notre attention par leur origine ou par l’originalité de leurs parcours. : Georges Mandel, des intellectuels du réseau du « Musée de l’Homme » (Paul Rivet, Yvonne Oddon, Germaine Tillion, Boris Vildé), Berty Albrecht, Henry Rol-Tanguy, Félix Eboué, Philippe Leclerc, Henri Frenay, Jean Moulin, Aristide Sousa Mendes.

Nous évoquons ensuite le cas d’autres personnalités moins connues et issues de la société civile et qui vont s’engager par réaction spontanée face à l’occupant : Etienne Achavanne, Jeanne Tillieu Destombe, les marins de l’île de Sein, Yves Guéna, les étudiants de la manifestation du 11 novembre 1940.

Nous constituons alors des dossiers documentaires sur ces différents personnages ou événements qui intéressent les élèves.

Etape 2 : La rédaction de biographies de résistants

Par petits groupes, les élèves écrivent une courte biographie en essayant de mettre en valeur des éléments de réponses au thème du sujet : les raisons de l’engagement, les moyens mis en œuvre pour refuser l’occupation ou poursuivre la guerre.

Les élèves cherchent à travers chaque parcours ce qui, dans leur origine, leur opinion, leur profession ou leur situation au moment de l’invasion et de la défaite, aurait poussé ces gens à réagir plus que les autres, à comprendre.Ils s’interrogent.

 

Biographies de résistant.e.s

Qui pouvait comprendre la gravité de la situation ? Qui a pu faire ce choix ? Qui pouvait faire ce choix ? De quelle manière ? Qui était prêt à prendre tous les risques ?

Très vite, en réfléchissant tous ensemble, nous prenons conscience que ces choix furent personnels, individuels. En effet, à ce moment-là, en juin, à l’été 1940, il n’y a plus de partis, plus de syndicats et pas encore de réseaux ou de mouvements.

 

Les cartes postales :

Nous avons tapé et imprimé les biographies des premiers résistants sur du papier épais et les avons découpées au format carte postale.

Ces cartes se trouvent dans le filet du couvercle de la valise. Elles sont cachées pour rappeler les “faux papiers”, “tracts”, “messages secrets” que pouvaient échanger les résistants.Pour rappeler la “campagne des V” qui avait commencé début 1941 grâce aux messages de la radio,nous avons voulu, que la manipulation de l’oeuvre s’achève par cet hommage à la résistance collective qui commence à s’organiser.

Biographies verso

Nous avons donc eu l’idée de tracer un “V” au dos des cartes postales reunies. Si on retourne les cartes et qu’on les réunit dans un ordre précis, le “V” de la Victoire apparaît.

C’est également une image pour représenter notre réponse à la problématique : une diversité des résistances individuelles au départ, qui a conduit à une victoire commune et à l’unité du pays.

Nous avions envie de parler de ces personnalités à travers la fabrication d’un objet concret afin de représenter le choix individuel des premiers résistants mais aussi un objet symbolisant l’histoire de la résistance qui les réunit.

Nous avons trouvé l’inspiration en visionnant des objets que nous avions photographiés lors de notre visite au musée de l’Ordre de la Libération l’année précédente. La photographie d’une valise à l’intérieur de laquelle se trouvait un poste émetteur a retenu notre attention.

Une valise pourrait représenter le choix individuel des résistants de la première heure car la valise signifie le départ vers un voyage inconnu : en effet, ceux qui se sont engagés comme Charles de Gaulle, Georges Mandel, le Général Leclerc, savaient qu’ils se lançaient seuls dans une aventure inconnue, une aventure que la majorité de leurs concitoyens n’avait pas choisie. La valise illustre la solitude du choix.

La valise

La valise illustre aussi le danger, la nécessité d’agir caché quand ceux qui dirigent votre pays ne sont plus de votre côté, quand il faut se cacher de l’ennemi. La valise est la compagne du résistant qui se cache pour poursuivre la lutte. Elle contient aussi parfois des armes, des tracts, des machines à écrire, de faux papiers.

La valise, c’est aussi le voyage vers la mort car résister, c’est courir le risque de se faire tuer. C’est aussi le prix du refus.

Enfin, une valise nous permettait de réunir également tous ces parcours pour montrer que leur refus, leur engagement reposaient sur des valeurs qui les réunissaient vers un même but : la victoire finale, la liberté à retrouver, la restauration de la République, de la démocratie, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme nazi.

Etape 4. La construction de la valise

Pour créer la valise, nous avons demandé l’aide d’un intervenant extérieur : M. Vélien.

La structure de la valise:

Le professeur a fait des recherches sur la conception des malles et des valises jusqu’aux années 1950 sur le site de “la malle en coin”.

Nous devions tenir compte des dimensions à ne pas dépasser selon les règlements du CNRD, mais nous voulions construire une valise comme on le faisait au début du XXe siècle, une valise qui correspondait à celle de notre imaginaire sur la résistance et à celle que nous avions vue dans les musées.

La structure d’une valise est le fût, il est en bois. Les élèves ont donc commencé par découper les planches de bois, puis par assembler les côtés du fût et le couvercle à l’aide de clous, comme on le voit sur la photographie ci-dessous.A partir de ce cube, il a fallu découper le couvercle. Les élèves ont ensuite mis en place les cornières : coins en laiton, la serrure, les fermoirs. Les charnières ont été posées pour souder le couvercle au fond.Des équerres en bois ont été rajoutées pour plus d’esthétisme et de réalisme.

La mise en place d’une radio :

Nous avons également voulu mettre en place une petite radio, au sein même de la valise, pour rappeler l’importance de ce moyen de communication essentiel durant cette période.Nous avons récupéré un petit transistor et M. Vélien a expliqué aux élèves comment il pourrait enregistrer leurs voix, les transférer sur une petite carte son.

Le professeur a également fait concevoir aux élèves un petit circuit électrique dans la valise pour que deux ampoules puissent s’allumer. Ces deux ampoules symboliseraient les postes émetteurs qui allaient servir à la communication d’informations secrètes entre résistants à partir de 1941. Une valise que nous avions photographiée l’année précédente au Musée de l’ordre de la Libération nous a particulièrement inspirés

La radio et les enregistrements des lettres écrites et lues par les élèves :

Certains élèves, ayant travaillé sur les hommes et les femmes qui avaient résisté de manière spontanée dès le début de l’occupation, ont écrit leur biographie à la manière d’une lettre ou d’un journal, en se mettant à la place de ces hommes et de ces femmes. Nous avons décidé d’enregistrer leurs lettres pour les mettre dans la radio.